Au cours de mes errances sur certains blogues et groupes de discussions litt\u00e9raires, je suis tomb\u00e9, par hasard, sur certaines critiques sur le livre Les disparus de l’A16<\/strong><\/em>, de Maxime Gillio<\/strong>. Les commentaires, g\u00e9n\u00e9ralement tr\u00e8s positifs, l’envie de d\u00e9couvrir cette \u00e9criture si d\u00e9sinvolte ainsi que le style peu commun qui fait la r\u00e9putation de cet auteur, m’ont incit\u00e9 \u00e0 acheter impulsivement ce bouquin… M\u00eame si, \u00e0 l’exception de la couverture, ce livre ne contient apparemment aucune trace d’horreur. Je dois dire aussi que je m’\u00e9tais promis, cette ann\u00e9e, de lire quelques polars, lire des bouquins plus d\u00e9jant\u00e9s et d\u00e9couvrir un ou deux nouveaux auteurs fran\u00e7ais<\/a>. Ce bouquin \u00e9tait comme faire d’une pierre trois coups.<\/p>\n

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Commen\u00e7ons d’abord par jeter un petit coup d’oeil \u00e0 la description pr\u00e9sent\u00e9e sur la quatri\u00e8me de couverture:<\/p>\n

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Triste publicit\u00e9 pour la commune de Saint-Folquin : quatre hommes et une femme ont disparu sur l’autoroute A16, aux abords du village. Trois disparitions inexpliqu\u00e9es survenues \u00e0 quelques mois d’intervalle… Alors que la police pi\u00e9tine, la compagne d’un des disparus demande \u00e0 Virginia Valmain de faire sa propre enqu\u00eate. Quand la c\u00e9l\u00e8bre d\u00e9tective priv\u00e9e dunkerquoise, connue pour son franc-parler et ses mauvaises mani\u00e8res, d\u00e9barque \u00e0 Saint-Folquin avec son \u00e9quipe de choc, les \u00e9v\u00e9nements s’acc\u00e9l\u00e8rent. Virginia ne porte pas de gants et ne fait pas dans la dentelle… Attention aux \u00e9claboussures !<\/p>\n

Maxime Gillio<\/strong> est un brin fatigant. Cet ancien prof de fran\u00e7ais reconverti dans l\u2019\u00e9dition est un sale gamin qui soigne sa schizophr\u00e9nie dans des romans aux univers diff\u00e9rents, passant du noir sordide au loufoque d\u00e9jant\u00e9. Les disparus de l\u2019A16 est la premi\u00e8re enqu\u00eate de Virginia Valmain.<\/p>\n

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D\u00e9tails techniques:
\nPoche: 282 pages
\nEditeur : J’ai lu (3 f\u00e9vrier 2016)
\nCollection : J’ai lu Thriller
\nLangue : Fran\u00e7ais
\nISBN-10: 2290120278
\nISBN-13: 978-2290120279<\/p>\n

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Je d\u00e9couvre alors ce livre que je me suis fait chaudement recommand\u00e9. Tout d’abord, j’ai cru que ce serait un polar classique, mais on comprend rapidement que l’auteur a son style bien \u00e0 lui. La narration du bouquin est dr\u00f4le, mais aussi compl\u00e8tement d\u00e9jant\u00e9e, l’auteur se pr\u00e9tend \u00eatre Virginia Valmain<\/strong>, l’h\u00e9ro\u00efne de son livre, et raconte son enqu\u00eate. Elle poss\u00e8de une \u00e9quipe de choc; son tante M\u00e8re-Grand, une vieille lesbienne vulgaire et pro en informatique, Lao-Tseu, un grand Malien ayant une m\u00e9moire ph\u00e9nom\u00e9nale, mais autant que QI qu’une pierre et finalement Curly, fils de juge et grand s\u00e9ducteur arm\u00e9 d’un microp\u00e9nis. Cette jolie troupe entoure donc Valmain, un d\u00e9tective priv\u00e9 r\u00e9put\u00e9 (pour des aventures qui n’ont pas encore \u00e9t\u00e9 \u00e9crites) est \u00ab\u00a0chaude comme de la braise\u00a0\u00bb.<\/p>\n

Cette derni\u00e8re est donc narratrice du livre et parle directement au lecteur ou du lecteur, faisant m\u00eame r\u00e9f\u00e9rence \u00e0 d’autres romans, des clich\u00e9s litt\u00e9raires et \u00e0 l’\u00e9criture m\u00eame de ce m\u00eame roman. Les autres personnages se pr\u00eatent parfois \u00e0 ce jeu et entretiennent des conversations sur ce roman et les prochains qu’elle \u00e9crira. On comprend rapidement que ce polar est \u00e0 saveur humoristique et, pour les lecteurs habitu\u00e9s \u00e0 leurs petits romans habituels, cette lecture aura une saveur bien diff\u00e9rente.<\/p>\n

Malgr\u00e9 tout, l’histoire reste bien int\u00e9ressante avec une intrigue solide, les personnages sont attachants et le rythme est bon. Alors, le m\u00e9lange entre humour, vulgarit\u00e9 et p\u00e9rip\u00e9ties est quand m\u00eame bien r\u00e9ussi dans son ensemble, puisqu’on d\u00e9vore ce roman jusqu’\u00e0 la fin. Pour le Qu\u00e9b\u00e9cois que je suis, le langage est particuli\u00e8rement color\u00e9 et il peut \u00eatre parfois difficile de tout saisir, particuli\u00e8rement lorsque M\u00e8re-Grand (la tante lesbienne est particuli\u00e8rement caricatur\u00e9e de Virgina Valmain) tombe dans des monologues injurieux qui ne finissent pas. Mais c’est une bonne lecture pour apprendre une diversit\u00e9 de jurons et d’insultes fran\u00e7aises. Mon principal point n\u00e9gatif du roman vient justement de certains de ces monologues, trop longs et gratuitement vulgaires, qui parfois deviennent un peu lourds. Il faut \u00e9galement avouer que les personnages font un peu clich\u00e9 et que ce polar r\u00e9utilise certains des classiques que l’on retrouve g\u00e9n\u00e9ralement dans les polars, mais l’auteur le fait avec le sourire alors on lui pardonne facilement.<\/p>\n

Une lecture que je conseille aux amateurs de polars qui veulent d\u00e9couvrir un nouveau genre et qui n’ont pas les oreilles, o\u00f9 devrais-je dire les yeux, chastes.<\/p>\n

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