Carrie, de Stephen King
Carrie n'est pas le meilleur roman de Stephen King, mais il est assurément bien divertissant !
La compréhension/complexité7.6
Les personnages8.5
Le genre et les thèmes7.5
L’intrigue, le suspense6.2
L’originalité du récit9
Les points forts
  • Les personnages
  • L'originalité
  • L'ambiance générale
Les points faibles
  • Manque de rythme
  • Manque de suspense
  • Dénouement prévisible
7.8Note Finale
Note des lecteurs: (4 Votes)
6.1


Carrie
fut le tout premier roman publié de Stephen King, en 1974. Il fut tout d’abord publié par la maison d’édition Doubleday lors d’un tirage de 30 000 exemplaires. Seulement 13 000 furent vendus la première année. L’année suivante, le roman est publié en livre de poche et se vend à plus de 1 300 000 exemplaires, marquant le premier pas décisif de ce qui devait être la carrière d’un des écrivains les plus prolifiques de l’histoire. Le livre fut traduit de l’anglais par Henri Robillot et édité en français par la maison d’édition Gallimar en 1976.

Carrie ne fut pas le roman le plus prolifique ni le plus populaire de Stephen King, mais il reste l’un des mieux connus du public. Il fut adapté au cinéma à de nombreuses reprises et est considéré par plusieurs comme un classique littéraire. Sur l’image nous voyons la première édition francophone de 1976. Elle appartenait à l’ancienne bibliothèque municipale de Trois-Rivières Ouest. Jetons un coup d’oeil à la description présenté sur la quatrième de couverture:

 

Carrie, durant toute ses études, a été le souffre-douleur de ses camarades. A la maison, elle vit en tête à tête avec un mère puritaine, exaltée, fanatique. Pour elle ni répit ni refuge. A dix-sept ans, repliée sans espoir sur elle-même, prisonnière d’un physique ingrat et de sa maladresse, elle reste la tête de Turc de l’École.

Mais lors du bal de fin d’année, victime encore une fois d’une farce effroyable, elle se souvient d’un don étrange, inexplicable, qui s’était manifesté dans sa petite enfance. Ce don, la télékinésie, pouvoir de déplacer des objets à distance, elle le met au service d’une vengeance qui va prendre les proportions d’un terrible désastre. On épiloguera sur ce cas dans toute l’Amérique, des commissions d’enquête seront crées, des chercheurs se pencheront sur un phénomène contesté par beaucoup : le problème d’une redoutable anomalie génétique est posé.

Dans ce récit de pathologie-fiction habilement mené (l’action se passe en 1982), le lecteur, constamment tenu en haleine, sent peu à peu s’appesantir et se préciser la menace que fait planer un être innocent et désarmé, mais détenteur d’un pouvoir sans limites, sur quelques-uns de ses proche, tout un collège, une ville entière.

Stephen King, dont c’est le premier roman, est professeur dans l’État du Maine, où il habite avec sa femme et ses deux enfants.

 

Détails techniques:
Broché: 227 pages
Éditeur: Gallimard (23 avril 1976)
ISBN-10: 2070294307
ISBN-13: 9782070294305

 

Un petit résumé:

Ce premier roman du maître de l’horreur nous amène dans le Maine, dans une petite ville du nom de Chamberlain. C’est là que vivent Margaret White et sa fille Carietta « Carrie » White. Margaret est une fanatique religieuse et puritaine qui élève sa fille dans un contexte religieux très strict. Carrie est une adolescente qui a peu de confiance en elle et qui est régulièrement victime des moqueries de ses camarades de classe. Elle subit régulièrement des humiliations et cette dernière année sera particulièrement difficile. Elle est profondément malheureuse, laide, toujours perdante. Carrie découvre également qu’elle a des dons de télékinésie et, dans sa solitude, apprend tranquillement à les développer.

Après avoir participé à une humiliation publique de Carrie White, la jeune Sue Snell a des remords et persuade son petit ami, Tommy Ross, d’inviter Carrie au bal. Ce dernier est le jeune le plus populaire de l’école et elle espère permettre à Carrie de passer une soirée de rêve. Cependant, tout ne se déroulera pas aussi bien.

 

Mon point de vue:

Afin de relire cette oeuvre de Stephen King, je me suis rendu à la bibliothèque municipale afin de mettre la main sur le bouquin original. J’ai trouvé plutôt intéressante cette approche presque anonyme de l’auteur qui n’était, évidemment, nullement connu à l’époque (voir la quatrième de couverture).

Comme décrite plus haut, Carrie est le premier roman publié de King, il était alors âgé de 25 ans. Ce roman a connu un fort succès, grâce auquel l’auteur pu quitter sont emploi et devenir écrivain à temps plein. Ceux qui connaissent bien l’histoire de King savent qu’il travaillait comme professeur, mais également à temps partiel dans une blanchisserie afin de boucler ses fins de mois. Assurément, ce livre est l’un des faits les plus marquants de son histoire. Il faut noter aussi que Carrie a eu de nombreuses adaptations cinématographiques, ce qui en fait une oeuvre incontournable lorsqu’on parle de littérature et de cinéma d’horreur. Mais il faut avouer quelque chose, Carrie n’est pas le meilleur roman qu’a écrit Stephen King. C’est un bon bouquin, dans son ensemble, et il est fort possible que je le juge trop sévèrement considérant qu’il fut écrit à une époque où les moeurs étaient différentes.

Dans Carrie, Stephen King nous fait découvrir le quotidien d’une adolescente troublée, victime d’intimidation et d’une mère complètement dérangée. Le personnage de Carrie est profondément attachant et le lecteur développe rapidement une empathie pour cette jeune fille, victime d’un côté comme de l’autre et à qui rien ne réussit. Difficile de ne pas en avoir pitié, spécialement lorsqu’on la voit victime de sa mère tortionnaire et folle à lier, complètement déconnectée de la réalité de sa fille (voire également du reste du monde).

Le livre est particulièrement intéressant du fait que Carrie n’est pas une héroïne et qu’il n’y a pas réellement de super vilain (quoique Billy Nolan et Christine Hargensen jouent un peu ce rôle). Outre les pouvoirs de télékinésie, Carrie n’est qu’une adolescente ordinaire, souffre-douleur de toute une école. Elle ne combat pas pour sa vie ou pour une grande cause, mais uniquement pour survivre à ce mal-être qu’il lui est imposé de force.

Ce que je reproche principalement à ce livre est l’absence de punch. Les découpures de journaux, les rapports et les extraits de livres qui nous sont présentés tout au long de l’ouvrage peuvent par moment être bien intéressants, mais dans certains cas, ils cassent drôlement le rythme de la lecture et nous donnent les éléments de surprises sur un plateau d’argent. Ces cassures m’ont plutôt déplu, même si elles servent en quelque sorte à combler le manque de chapitre du livre.

C’est donc un excellent livre, que j’ai bien apprécié et que je conseille fortement, particulièrement à ceux qui s’intéressent au parcours littéraire de Stephen King. Par contre, ce n’est pas la plus effrayante ou la plus intéressante de ses oeuvres, mais tous les éléments nécessaires à vous offrir une lecture agréable sont là.

 

Extrait de Tout sur Stephen King, (George Beahm, Lefrancq,‎ (ISBN 2-87153-337-7), p. 266-269)

 

Pour Michael R. Collings, « l’histoire se concentre sur un être rejeté », élément qui va devenir l’une des marques de fabrique de King, particulièrement dans ses œuvres des années 1970 et 1980. Le personnage principal inspire à la fois la pitié et la crainte du lecteur. Totalement isolée, Carrie White est le souffre-douleur de ses camarades du lycée et les rares gestes bien intentionnés à son égard, de la part de Sue Snell et Tommy Ross, provoquent indirectement la tragédie. D’un autre côté, les adultes censés l’aider (le proviseur, miss Desjardin) adoptent avec elle une attitude distante, alors que sa propre mère, fanatique religieuse, est la principale cause du destin tragique de Carrie, archétype du parent destructeur qui reviendra lui aussi plusieurs fois par la suite dans l’œuvre de l’écrivain. À travers sa description du milieu scolaire et familial, présentés comme monstrueux, King entame sa critique de la société américaine.

 

À propos du film:

Suite au succès connu par le roman, l’histoire de Carrie fut ensuite adapté pour le grand écran. Ce film, étrange et original, ne laissa personne indifférent et aida à propulser encore davantage la réputation de Stephen King. Vous pouvez lire la critique de mon ami David Fourel en suivant ce lien Carrie au bal du Diable (Brian De Palma 1976). Sur son site il présente également la critique du remake de 2013, un film beaucoup moins intéressant, même si évidemment les qualités techniques sont largement supérieur: Carrie, la vengeance (Kimberly Peirce 2013).

 

Carrie - Au bal du diable 1976

Carrie au bal du diable 1976 (Source Grimmovies)

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A propos de l'auteur

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Amateur d'histoires d'horreur depuis ma plus tendre enfance, je présente sur ce site mes dernières lectures et j'en fais ma petite critique. Je suis également webmestre du site Internet Dark Stories et administrateur de la page Facebook: Histoires macabres et insolites.

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2 Réponses

  1. éléa

    Je ne me souviens pas l’avoir lu, ou c’était il y a très très longtemps, mais comme je suis Fan de King et que je les possèdent presque tous, je vais me mettre à la relecture de tous ses bouquins.

    Bonne route sur la blogo 😉

    Répondre
    • David

      Merci pour ce commentaire (le premier de ce nouveau blog) 😀

      C’est une bonne idée de relire tes vieux bouquins de King, c’est précisément ce que je fais présentement. Il y a plusieurs livres que j’ai lu ado et que les relire aujourd’hui me donne une drôle d’impression. Mes peurs ne sont plus les mêmes !

      Bonne continuation à toi aussi, je vais venir flâner sur ton blog. 😀

      Répondre

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