Minuit 4, de Stephen King
Je dois avouer que ce n'est pas le meilleur bouquin de Stephen King. La première nouvelle est excellente, mais la seconde est beaucoup moins intéressante.
La compréhension/complexité7
Les personnages8.2
Le genre et les thèmes6.5
L’intrigue, le suspense6.5
L’originalité du récit7.5
Les points forts
  • Le policier des bibliothèques
  • Les personnages sont attachants
  • Lecture fluide et accrochante...
Les points faibles
  • Le molosse surgi du Soleil
  • La répétition et les longueurs
  • La fin désintéressante du molosse...
7.1Note Finale
Note des lecteurs: (1 Vote)
6.6

 
C’est en 1990 que Stephen King publia un recueil de quatre novellas (des romans courts) nommé Four Past Midnight. Ce livre, disponible uniquement en anglais, a remporté le prestigieux prix Bram Stoker pour le meilleur recueil de nouvelles de cette année-là. En français, ce livre fut publié en deux ouvrages distincts, soit Minuit 2 et Minuit 4 (celui que nous verrons sur cette page). Il fut publié dans la langue de Molière par la maison d’édition Albin Michel en février 1992. L’ouvrage fut traduit de l’anglais par William Olivier Desmond.

Les deux romans courts qui sont donc disponibles dans cette édition sont « Le policier des bibliothèques » et « Le molosse surgi du Soleil« . Jetons un coup d’oeil à la description présenté sur la quatrième de couverture:

 

Vous êtes-vous déjà demandé ce qui se passait après minuit ? Tout bascule. Le temps se courbe, s’étire, se replie ou se brise en emportant parfois un morceau de réel. Et qu’arrive-t-il à celui qui regarde, les yeux écarquillés, la vitre entre réel et irréel juste avant qu’elle explose et que des aiguilles de verre se mettent à voler en tous sens ? Les cauchemars de Stephen King vous empêcheront longtemps de dormir juste après minuit.

Minuit 3 : Grand dîner dans les buissons de la bibliothèque municipale. Marmots à la broche… Sam Peebles est en plein cauchemar. Il n’a pas rendu ses livres à temps et le biblioflic qui le poursuit a tantôt des yeux de loup, tantôt la trompe d’un insecte. Une horrible chose qui s’allonge démesurément pour aspirer sa vie, ses peurs. Ah ! le délicieux fumet des terreurs de l’enfance !

Minuit 4 : clic et clac ! Grésillement ! La photo s’extirpe du Soleil 660. De quoi devenir parano. Le Polaroïd ne cesse de reproduire la même image : celle d’un molosse, un monstre de l’enfer de Lucifer, prêt à bondir de l’appareil. Prêt à tuer. Happy birthday, Kevin ! Pire que l’heure du crime, un mi-temps de la nuit, mise en abîme de tous nos délires.

Après minuit, c’est toujours l’heure de Stephen King.

Détails techniques:
Paperback: 436 pages
Éditeur: Albin Michel Littérature (25 février 1992)
Langue: French
ISBN-10: 2226056467
ISBN-13: 978-2226056467

Le policier des bibliothèques

Dans les avants-propos de cette nouvelle, Stephen King nous explique que l’inspiration est venue lorsque son fils a prétendu ne pas vouloir emprunter de document à la bibliothèque municipale afin de ne pas se frotter au « flic de la bibliothèque ». En effet, une légende urbaine américaine prétend que, lorsqu’un enfant oublie de rapporter ses livres à temps, le policier de la bibliothèque le prend en chasse. King s’est donc retrouvé inspiré et s’est demandé ce qui pouvait bien arriver lorsque l’on perd le livre emprunté… Cette nouvelle est donc née de cette réflexion.

Un petit résumé:

Suivant les conseils d’une amie, Sam Peebles, un agent d’assurance, se rend à la bibliothèque municipale afin de trouver des livres qui pourront l’inspirer au cours de la préparation d’une conférence. En se rendant à la bibliothèque, il fait la rencontre d’une bibliothécaire plutôt inquiétante qui l’avertit qu’il doit rendre les livres à temps, car ils sont très populaires. Dans le cas contraire, elle devra lui envoyer le policier de la bibliothèque.

Cet avertissement fait renaître en lui une vieille crainte, car il croit avoir déjà eu affaire à cet homme par le passé et il en a gardé une expérience traumatisante. Son angoisse prend de l’ampleur après cette fameuse conférence, lorsqu’il réalise que, non seulement ses livres sont en retard, mais qu’il les a accidentellement envoyés au recyclage. Maintenant les bouquins détruits, il doit faire face à Ardelia Lortz (la bibliothécaire) et au sinistre policier de la bibliothèque. Il fera sa petite enquête et découvrira rapidement qu’il se cache un horrible secret à la bibliothèque municipale.

Mon point de vue:

J’ai bien aimé cette nouvelle, je crois d’ailleurs qu’elle est la plus intéressante de l’oeuvre Four Past Midnight. Non seulement parce que l’intrigue est bien préparée, mais aussi à cause de son écriture qui rend les personnages attachants. Comme toujours, la plume de King nous accroche et la lecture est fluide et enchanteresse. Il faut avouer qu’il nous tient en haleine du début jusqu’à la fin et que l’histoire est très originale. Par contre, la principale intrigue est expliquée au cours du très long témoignage de Dave Duncan, un alcoolique notoire de la ville, et je pense personnellement que cette très longue discussion vient un peu casser le rythme de la lecture.

Dans cette histoire, l’auteur traite également d’un sujet très sombre et tabou, celui qui est à la base des craintes que refoule Sam Peebles. Nul doute que l’histoire puisse être troublante et même choquante, car le traumatisme de Peebles lui donne une tournure inattendue et un peu désagréable.

Selon Wikipédia qui rapporte les commentaires de Michael R. Collings et Stephen Spignesi:

 

Pour Michael R. Collings, le texte est un « excellent travail court » de King qui « met en parallèle une terreur psychique avec une terreur plus sombre, plus profonde, issue de la vie réelle ». Stephen Spignesi la considère comme la meilleure des quatre histoires de Minuit, mettant en avant son côté « percutant » et considérant que le personnage d’Ardelia « fait partie des méchants les plus effrayants » de l’univers de King.

 

Le molosse surgi du soleil

L’idée de cette nouvelle est venue à Stephen King au cours de l’été 1987, lorsque sa femme a découvert un intérêt pour la photographie. Le Polaroid qu’elle utilisait intriguait l’auteur, qui a imaginé cette histoire.

Un petit résumé:

Kevin Delevan, un adolescent de 15 ans, reçoit pour son anniversaire un appareil Polaroid de marque Soleil 660. C’est le cadeau de ses rêves, le jeune Kevin saute de joie. Cependant, l’appareil semble défectueux, celui-ci ne prend pas les photos que Kevin souhaite, mais reproduit plutôt d’étranges images d’un chien en mouvement. Ce molosse terrifiant semble se rapprocher un peu plus sur chaque image. Sans demander l’autorisation de son père, il se rend donc chez le vieux Pop Merrill, afin de faire réparer son appareil photo. Ce dernier, particulièrement rusé, trouve que l’appareil est une étrangeté qui vaut sûrement son pesant d’or…

Mon point de vue:

Cette nouvelle est sans aucun doute la moins bonne de tout le recueil. En vérité, la lecture est presque pénible. Par contre, il faut admettre qu’elle est originale et que l’intrigue est soutenue jusqu’à la fin… Mais par moment cette fin semble très loin. Un point intéressant est le personnage secondaire de Pop Merrill, qui n’est pas particulièrement attachant, mais j’ai continué la lecture grâce à lui, curieux de savoir ce qui se tramait dans sa tête. Sinon, l’évolution des photographies la rend très répétitive et on a rapidement hâte que ce chien finisse par aboutir quelque part. La finale n’est pas mal, mais on sent que l’effet de surprise qu’a voulu créer King est plutôt improvisé.

Selon Wikipédia qui rapporte les commentaires de Michael R. Collings et Stephen Spignesi:

 

Michael R. Collings estime que l’histoire, qui « effectue la liaison entre La Part des ténèbres et Bazaar », est la plus faible des quatre de Minuit car « le penchant de King pour les détails noie parfois la trame narrative » et « met en lumière l’évidente nécessité d’alléger certains de ses récits ». Pour Stephen Spignesi, le récit part d’un postulat de départ « particulièrement intrigant » et cet « attrait est encore augmenté » par le bon développement de l’idée et la conclusion de l’histoire.

 

Pour conclure au sujet de « Minuit 4 »

Je dois avouer que ce n’est pas le meilleur bouquin de Stephen King. Sur les deux histoires, « Le molosse surgi du Soleil » ne vaut pas particulièrement le détour. À ce que j’ai lu, cette opinion est partagée par plusieurs. C’est probablement parce que c’est la dernière nouvelle du livre que j’ai eu l’impression qu’il était grand temps de refermer ce bouquin pour toujours. Mais la première nouvelle est très intéressante, je crois que dans une certaine mesure, il vaut la peine de jeter un coup d’oeil à Minuit 4 pour rencontrer Ardelia Lortz et le terrifiant policier de la bibliothèque.

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Amateur d'histoires d'horreur depuis ma plus tendre enfance, je présente sur ce site mes dernières lectures et j'en fais ma petite critique. Je suis également webmestre du site Internet Dark Stories et administrateur de la page Facebook: Histoires macabres et insolites.

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