Minuit 2, de Stephen King
Un livre intéressant pour les gens appréciant les longues nouvelles. Ce ne sont probablement pas les meilleures histoires du King, mais elles sont bien distrayantes.
La compréhension/complexité8.5
Les personnages8.6
Le genre et les thèmes8
L’intrigue, le suspense7.2
L’originalité du récit8.5
Les points forts
  • L'originalité des nouvelles
  • Les personnages attachants
  • Le style simple et fluide
Les points faibles
  • Des dénouements prévisibles
  • L'horreur est absente
8.2Note finale
Note des lecteurs: (2 Votes)
6.1

En 1990, le maître de l’horreur a publié un recueil de quatre novellas (des romans courts) nommé Four Past Midnight. Ce livre, disponible uniquement en anglais, a remporté le prestigieux prix Bram Stoker pour le meilleur recueil de nouvelles de cette année-là. En français, ce livre fut publié en deux ouvrages distincts, soit Minuit 2 (celui présenté sur la photo et que nous verrons sur cette page) et Minuit 4. Il fut publié dans la langue de Molière par la maison d’édition Albin Michel en septembre 1991, mais celui qui est présenté sur la photo est la version publiée par Livre de poche en juin 2006. L’ouvrage fut traduit de l’anglais par William Olivier Desmond.

Les deux romans courts qui sont donc disponibles dans cette édition sont Les Langoliers et Vue imprenable sur jardin secret. Jetons un coup d’oeil à la description présenté sur la quatrième de couverture:

 

Vous êtes-vous déjà demandé ce qui se passait après minuit ? Tout bascule. Le temps se courbe, s’étire, se replie ou se brise en emportant parfois un morceau de réel. Et qu’arrive-t-il à celui qui regarde, les yeux écarquillés, la vitre entre réel et irréel juste avant qu’elle explose et que des aiguilles de verre se mettent à voler en tous sens ? Les cauchemars de Stephen King vous empêcheront longtemps de dormir juste après minuit.

Minuit 1 : L’heure où un avion peut atterrir dans le néant, le monde des Langoliers.

Minuit 2 : L’heure où un écrivain peut rencontrer son double, dans un jardin très secret d’où l’on ne revient pas.

Après minuit, c’est toujours l’heure de Stephen King.

 

Détails techniques:
Mass Market Paperback: 599 pages
Éditeur: LIVREPOCHE (1 mai 2006)
Langue: French
ISBN-10: 2253151572
ISBN-13: 978-2253151579

 

Les Langoliers

Première histoire de la série tirée de Four Past Midnight, Les Langoliers a été nommé en 1991 au prix Bram Stoker de la meilleure nouvelle longue.

Un petit résumé:

Au cours d’un vol surnommé « le vol des yeux rouges », qui relie Los Angeles et Boston, les passagers du vol disparaissent soudainement. Seuls leurs vêtements et les objets qu’ils portaient sur eux (ou à l’intérieur de leurs corps) restent dans l’avion. Dix passagers, qui dormaient lorsque cet étrange évènement survint, sont toujours dans l’appareil et tentent de comprendre cette étrange situation. Heureusement pour eux, Brian Engle, un pilote d’avion qui vient tout juste d’apprendre la mort de son ex-femme, était également sur le voyage et put rediriger l’avion vers Bangor, dans le Maine (les habitués de Stephen King connaissent bien cette ville qui est régulièrement au coeur de l’action de ses romans). Cependant, l’aéroport est désert, ce qui rend les circonstances encore plus étranges.

L’un d’eux, probablement le plus parano du groupe, prévient les autres de l’approche des Langoliers, de ces créatures menaçantes qui dévorent le passé. Je n’en dis pas plus, parce que si vous n’avez pas lu cette histoire, vous en savez déjà beaucoup trop.

Mon point de vue:

Cette première nouvelle est particulièrement captivante dès les premières lignes. Fidèle à lui-même, Stephen King nous entraîne de force dans une série d’évènements perturbants et le lecteur se laisse guidé sans trop savoir où il va, partageant la détresse et l’incompréhension des passagers du « vol aux yeux rouges ». C’est une histoire très bien écrite et particulièrement divertissante, qui nous fait vivre plusieurs types d’émotions à travers des différents personnages.

Cela étant dit, je dois avouer que ce n’est pas l’une de mes préférées; j’ai quelques reproches. Premièrement, le jeu des personnages est un peu simpliste. Parmi eux se trouve un écrivain (il y a très souvent des écrivains dans les romans de Stephen King) et il dénoue l’intrigue — ou plutôt, les intrigues — avec une aisance un peu surréelle. Devant la situation incompréhensible que vivent les passagers du vol 29, il réussit d’une main de maître à trouver les solutions, et je dois avouer que j’ai trouvé cela un peu barbant. Bien que le personnage de la petite aveugle soit attachant et que le pilote Brian Engle est vibrant de réalisme, les autres personnages sont très caricaturaux. Je pense particulièrement au personnage de Nick Hopewell, un agent secret ninja qui prend les choses en main dès le deuxième chapitre de l’histoire.

Quoi qu’il en soit, on retrouve ce passage sur Wikipédia qui représente bien à quel point les opinions sur cette histoire peut être partagé:

 

Le récit (Les Langoliers) a été considéré par la critique de l’époque comme le meilleur du recueil de quatre histoires dont il fait partie. Pour Michael R. Collings, King se montre « au sommet de sa forme » dans cette « histoire typique de la Quatrième Dimension » où les « visions d’un monde qui perd sa solidité, où la matière s’use littéralement, et celle du néant que représentent les Langoliers restent longtemps dans l’esprit du lecteur ». Stephen Spignesi la considère à l’inverse comme la moins efficace des quatre histoires de Minuit.

 

De mon point de vue personnel, je considère que c’est peut-être la moins bonne des quatre histoires de Four Past Midnight. La mise en scène est vraiment divertissante, mais plus que l’histoire avançait, plus je décrochais de cette magie qui m’avait captivé au cours des premiers chapitres. Je trouve même que la fin est plutôt facile, voire désintéressante. Je dois avouer que j’ai les dernières pages m’ont parut lourdes, un peu longues. Mais ce n’est que mon opinion, je m’attendais sans doute à un plot twist étonnant ou que tous les protagonistes s’éteignent les uns après les autres en essayant de se tirer cette étonnante situation.

 

Vue imprenable sur jardin secret

Selon Stephen King lui-même, l’idée de cette nouvelle lui est venue alors qu’il faisait du réaménagement chez lui. C’est en déplaçant un meuble qu’il s’aperçut, en regardant par la fenêtre, son propre jardin sous un angle complètement différent. Certains prétendent que l’inspiration de cette nouvelle serait venue des accusations de plagiat qui ont été portées contre King. Quelques uns se rappelleront peut-être qu’une certaine Anne Hiltner, une femme habitant Princeton, avait poursuivi Stephen King pour plagiat en affirmant que ce dernier était entré par infraction chez elle. Selon ses dires, elle aurait écrit le best-seller « Misery » que King lui aurait dérobé quelque part entre 1986 et 1987. Elle affirmait qu’il lui aurait volé huit manuscrits, écrits par elle ou son frère James Hiltner. Est-ce que cette histoire aurait inspiré la nouvelle de Stephen King « Vue imprenable sur jardin secret » ? Peut-être bien, quoique selon mes recherches la nouvelle de la poursuite a paru dans les journaux en avril 1991, date à laquelle cette nouvelle était déjà publiée.

Dans la préface de l’auteur, il précise que l’idée du titre lui est venue en déplaçant un meuble dans une pièce de sa propre maison. Cela lui aurait donner l’envie de remanié une ancienne histoire très semblable, « La part des ténèbres« , écrite en 1989. Stephen King se serait amusé à reprendre tous les points de cette histoire en les mélangeant à sa guise, pour ainsi créer une nouvelle avec une fin complètement différente. En bref, réécrire cette nouvelle d’un point de vu totalement différent. C’est assez bien réussi, mais la finale reste quand même très prévisible.

Un petit résumé:

L’histoire commence lorsque Mort Rainey, un écrivain célèbre, reçoit l’étrange visite d’un homme à sa résidence secondaire. Cet homme se nomme John Shooter, il se présente comme un écrivain et prétend que Rainey lui a volé son histoire. L’histoire de Shooter se nomme « Vue imprenable sur jardin secret » et est une copie presque conforme de la nouvelle de Rainey « Sowing Season« , qui fut un best-seller. Il lui demande compensation sinon il se vengera… Et il n’a pas l’intention d’amener Rainey devant les tribunaux, mais menace de lui faire très mal. Aucun des deux hommes n’est prêt à avouer qu’il ment ou qu’il a plagié, d’ailleurs le plagiat semble être l’une des phobies de Mort Rainey. Alors évidemment, il s’en suit une escalade de violence; le chat de Rainey est cruellement assassiné, sa maison est incendiée… Le fameux John Shooter a bien l’intention de se venger.

Mon point de vue:

Cette nouvelle se lit bien et vite. Honnêtement, ayant déjà lu « La part des ténèbres » et ayant également vu le film, c’est certain que j’appréhendais déjà la fin. La finale ne fut pas une grande surprise, mais elle fut quand même assez distrayante. De plus, l’auteur rajoute un plot twist intéressant dans son épilogue, même si ce dernier est quand même un peu trop long pour rien. Malgré la fin prévisible, « Vue imprenable sur jardin secret » est un récit psychologique intense et intéressant. On se met rapidement à l’aise avec le personnage de Mort Rainey, cet écrivain d’envergure qui souffre de son divorce et qui est victime d’un homme déséquilibré. Nous ressentons bien le stress vécu par le personnage principal et ce tiraillement intérieur qui le rend si vulnérable.

Je disais un peu plus haut, dans ma critique sur la nouvelle « Les Langoliers« , que Stephen King adorait mettre en scène un écrivain dans la plupart de ses récits, dans celui-ci il se gâte autant qu’il peut en y insérant deux écrivains… Ça ne change pas que les histoires du King sont toujours très divertissantes, celle-ci ne fait pas exception.

On peut lire ce passage sur Wikipédia, ce qui me fait bien rire car cela complète bien les commentaires présenté au sujet de « Les Langoliers« :

 

Le récit a été considéré par la critique de l’époque comme le plus faible du recueil de quatre histoires dont il fait partie. Michael R. Collings évoque un récit « dans la lignée des histoires qui analysent l’imagination de l’écrivain », rappelant d’autres romans, notamment La Part des ténèbres, par « son incursion dans le monde des maladies psychologiques et leurs différentes phases ». Pour Stephen Spignesi, c’est l’un des « récits psychologiques les plus astucieux » de l’écrivain et le dénouement fait partie de ses « plus satisfaisants et terrifiants ».

 

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A propos de l'auteur

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Amateur d'histoires d'horreur depuis ma plus tendre enfance, je présente sur ce site mes dernières lectures et j'en fais ma petite critique. Je suis également webmestre du site Internet Dark Stories et administrateur de la page Facebook: Histoires macabres et insolites.

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